École d'Ankur
1962
Créé par Ruth Canter Kohn
La préoccupation de la formation et la pratique d’une pédagogie activement engagée avec un territoire ne me quittent pas. Fortement inspiré par Patrick Geddes et "l’université militante", j’ai réalisé plusieurs expériences pédagogiques et innovantes en Inde.
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Au tout départ, en 1962, juste après notre arrivée à Ahmedabad, « Ankur », "le grain qui s’apprête à germer", a été une école maternelle bilingue créée par Ruth C. Kohn.
Totalement en extérieur, on pourrait tout simplement dire en pleine nature, dans un quartier pas encore habité, aux abords de la ville d’Ahmedabad, proche d’un récent grand laboratoire de recherche sur le textile (ATIRA).
L’école était composée tout d’abord d'une structure de grands carrés de bambou stressé, reposant sur des piliers rudimentaires en brique.
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Avec soixante enfants, tous d’Ahmedabad, dont seulement deux venant de l’étranger, cette école « pas comme les autres » était organisée selon des principes pédagogiques s’apparentant à ceux de Mme Maria Montessori, qui avait émigré en Inde pendant les années de guerre des années 1940.
En Inde, les jeunes élèves ont souvent l’habitude d’être assis sur des petits tapis, sans utiliser de chaises et de tables comme en Occident, ce qui était le cas à Ankur, dans la première école sous cette structure de bambou. Puis, dans la deuxième implantation, sous de magnifiques manguiers, de grands cercles en pierre naturelle et des petits enclos circulaires créés par des murets assuraient un calme propice pour les jeunes et leur professeure assise avec eux.
Le matériel pédagogique consistait en grande partie en blocs de différentes tailles, en bois naturel, non peints. Nos amis indiens, en dehors de ceux dont les enfants étaient élèves, venaient et étaient émerveillés par la simplicité de l’aménagement totalement en extérieur... Mais, d’une certaine manière, ils ne pouvaient imaginer reconduire une telle expérience ailleurs, où les écoles étaient toutes traditionnelles avec leurs quatre murs, un professeur sur une estrade, des enfants assis en rangs, des fenêtres plus hautes que les enfants, qui donc ne pouvaient voir dehors...
Mais aujourd’hui en France, même de telles expériences d’école en plein air sont extrêmement rares, et l’éducation nationale n’est pas prête à permettre de telles « innovations ».
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Contexte
Aujourd’hui proche de deux million!