L’Atelier public d’architecture et d’urbanisme de Coupvray puis de Quincy-Voisin
1970
C’est comme enseignant à UP8, que j’ai contacté le maire de Coupvray qui avait proposé une réflexion sur sa commune, en lui proposant de pouvoir travailler avec les habitants et la mairie en continu avec mes étudiants sur des problèmes qui se posaient sur la commune. Je me souviens qu’à l’époque l’UP8 était constituée de groupuscules, de petites chapelles autour d'autres enseignants, et n’ayant jamais été dans le sérail, j’ai préféré m’engager dans une autre voie, remettant en pratique cette dualité école/terrain que j’avais expérimentée en Inde.
A Coupvray, nous avions un local, accessible de la rue, mitoyen avec la mairie. Les habitants pouvaient y entrer comme ils le voulaient. Mon souhait était d’attirer aussi des étudiants et des enseignants de différents niveaux et disciplines. La planification communale et intercommunale est un moment privilégié du développement urbain et que les étudiants doivent pouvoir, pendant leur formation, suivre au moins une partie du déroulement d’un tel processus. Le problème du logement, de l’habitat doit pouvoir s’insérer dans cette démarche car automatiquement s’y joignent les problèmes d’emploi, de politique sociale, de communication.
On a ainsi réalisé des projets “d’aide à la définition de besoins”, comme projets d’école bien évidemment, mais qui avaient valeur d'illustrer différentes options de mise en forme et servir d'exemples d'aide à la décision.
J’étais opposé à la Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée, tout comme j’avais été à Cergy-Pontoise, et tout comme j’aurais été contre l’implantation de Disneyland, qui par la suite engloba tout Coupvray et ses superbes terres agricoles.
Un désastre!
L’année suivante, on a continué, dans la commune voisine de Quincy-Voisin.
Alors que mes projets d’architecte m’accaparaient davantage, et sans connaître ce que signifiait la hiérarchie des postes d’enseignant, j’ai successivement abandonné mon poste de professeur pour celui d’assistant, puis pour celui de chargé de travaux pratiques, et enfin j’ai tout lâché. Je dois être un rare spécimen, si je ne suis pas le seul, qui a ainsi "sacrifié" un devenir d'enseignant.
Effectivement, j’ai une manière d’envisager l’enseignement différente de celle qui se pratique généralement en France. Cela est du en partie à l’expérience dont j’ai bénéficié au départ dans les pays anglo-saxons où les écoles d’architecture sont en réalité des départements au sein d’Universités d’Environnement qui regroupent l’Urbanisme, l’Urban Design", le Paysage, l’Aménagement des grands espaces verts, les Sciences économiques et sociales et les disciplines artistiques.
C'est ce que j'avais appliqué et développé en Inde et tenté d’initier en France.