Antenne pédagogique de Cergy-Pontoise
1969 à 1974
Arrivant en France en 1969, comme conseillé pédagogique pour le ministère de la culture, j'ai été à l'initiative de l’antenne pédagogique de Cergy-Pontoise; avec Clément Noël Douady; ce fût un lieu de rencontre interdisciplinaire entre étudiants et une ville nouvelle en devenir.
Les étudiants devaient réaliser des projets d'urbanisme sur la ville nouvelle (projet d'école, mobilier scolaire).
Un aménagement de classe pour une pédagogie intercative
La philosophie de l'aménagement des classes était de remettre en perspective la disposition classique et de créer des petits groupes. Ce concept repose sur la pédagogie nouvelle. Ca n'a l'air d'être qu'un détail mais c'est une révolution pour le système éducatif.


Du groupe à l'intelligence relationnelle
Cette disposition par groupe de travail favorise les échanges et les interactions entre les enfants. Cela permet un dialogue et de favoriser les échanges entre eux. L'enfant reprend sa place d'individu au lieu d'être confondu dans un groupe.
Cette conception de classe permet de développer sa reflexion et son intelligence relationnelle.
En 1970, avec l’architecte Clément Noël Douady, nous avons créé l’Antenne Pédagogique de Cergy-Pontoise. Le nom d’Antenne venait de André Malraux, alors Ministre de la Culture qui avait souhaité, pour des raisons politiques, éclater et décentraliser l’ancienne École des Beaux-Arts (et ses étudiants causeurs de troubles) en sept, huit, neuf unités d’architecture hors de Paris. J’ai même été convoqué par l’Inspecteur d’Académie à propos du qualificatif “pédagogique” qui appartenait, m’a-t-il dit, à l’Éducation Nationale... Jusqu’où peut conduire le cloisonnement des disciplines en France !
J’ai amplifié l’objectif de Malraux et utilisé cette implantation pour y accueillir les étudiants de toutes les écoles d’architecture et aussi tenter de regrouper ceux d’autres disciplines universitaires (urbanisme, sociologie, géographie), et donner la possibilité aux étudiants de faire des stages de chantier en entreprise, de poursuivre des recherches au sein d'un tissu urbain en formation. Notre but était de mettre en situation, en terrain neutre mais dans un local identifié, différents interlocuteurs, usagers, étudiants (mais pas uniquement des Beaux-Arts), élus, techniciens de l’ EPA (Établissement Public d’Aménagement), de la DDE (Direction départementale de l'Equipement), afin qu’ils travaillent ensemble sur des préoccupations communes.
Le mobilier scolaire a été un sujet, apparemment mineur mais particulièrement porteur, qui a réuni pendant plusieurs mois ces intervenants jusqu’à l’élaboration d’un mobilier flexible et polyvalent, et ceci bien avant les concours sur les mobiliers scolaires. Nous avons pu constater jusqu’à quel point les enseignants du primaire et de la maternelle avaient et ont toujours peu l’habitude de travailler ensemble et de manière créative en présence d’inspecteurs et d’élus. Nous avions eu l’intention de travailler sur la programmation d’un groupe scolaire. Mais, comme toute expérience innovante, elle gênait, elle semblait “remettre en cause les institutions”…. D’autre part, je me suis trouvé moi-même en porte à faux, parce que j’avais comme laboratoire, comme terrain d’étude, la ville nouvelle, alors que j’étais profondément en désaccord avec sa conception et son développement. Au bout de trois ans, j’ai rejoint l’Unité Pédagogique d’Architecture N°8 (UP8), la meilleure école dans Paris.